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INTERVIEWS 09/12/11 SCOTT MATTHEW 
LE CHANTEUR POP/FOLK AUSTRALIEN SCOTT MATTHEW EST VENU ENCHANTER LE PALAIS D'ARLON. TRANQUILLEMENT ASSIS SUR UN TABOURET, UN UKULÉLÉ À LA MAIN, BIEN ENTOURÉ PAR UN VIOLONCELLISTE/GUITARISTE ET UN CLAVIÉRISTE/BASSISTE, IL A BERCÉ DE SA VOIX AMBIGÜE LE PUBLIC COMBLÉ, VENU EN NOMBRE CE VENDREDI SOIR. IL NOUS A PARLÉ DE SON DERNIER ALBUM QUI S'APPELLE "GALLANTRY'S FAVORITE SON" AINSI QUE DE LA BANDE SON QU'IL A COMPOSÉ POUR LE FILM TRÈS CONTESTÉ MAIS NÉANMOINS SUBLIME "SHORTBUS". Beaucoup de paroliers parlent d'oiseaux enfermés qui rêvent de s'envoler. Dans ta chanson « Black Bird », il s'agit plutôt d'un oiseau effrayé par cet envol, qui préfère le confort du nid aux angoisses du monde extérieur. J'ai l'impression, en écoutant tes textes, que c'est l'idée générale qui émane de ton nouvel album « Gallantry's favorite son ». Est-ce que tu le vois comme ça ? Oui, c'est un sentiment qui émane de l'album entier. La plupart de mes chansons parlent d'amour et de ceux qui n'arrivent pas à s'en détacher. Oui, je pense que tu as raison. La chanson « Black Bird » parle de ceux qui veulent rester enveloppés dans l'amour, en sécurité. Le symbole du nid est intéressant. Merci ! Quel est ton degré d'implication dans tes paroles ? Quand tu chantes « It's wasted time to believe in me. All good boys should go to bed, and really so should I » (Ndlr : « C'est une perte de temps de croire en moi, tous les bons garçons devraient se mettre au lit, donc je devrais vraiment »), est-ce que quelque chose que tu as déjà réellement pensé ? Oui, sans aucun doute ! Cette chanson, « Duet », est en fait presque un duo avec moi-même, entre les deux faces : le coté négatif, pessimiste et le côté positif, optimiste. Je pense que nous possédons tous ces deux facettes et qu'elles communiquent toujours entre elles. Je sais qu'il y a une part de moi qui manque de mérite, de confiance ou de faculté à trouver de la valeur en moi. Toutes mes chansons sont autobiographiques. Ton côté optimiste se reflète par exemple dans la chanson « Felicity »… Tout à fait ! Elle parle de l'amitié. Est-ce que tu conçois les relations amicales comme une manière d'atteindre la sérénité ? Absolument, c'est extrêmement important pour moi. Et plus spécialement encore quand j'en viens à faire de la musique. Je ne joue de la musique qu'avec des gens que j'aime. Je trouve ça très inconfortable de jouer avec des gens desquels je ne suis pas proche. Je suppose que c'est parce que ma musique est très personnelle et j'ai besoin de me sentir en sécurité quand je joue. Le groupe qui m'accompagne sur scène sont mes meilleurs amis et tous les gens qui m'ont aidé à faire mon album sont des proches, même ceux qui s'occupent du business, les gens de mon label, etc… Ce sont tous des gens très chouettes ! C'est très important pour moi d'avoir des amis. Est-ce que tu gardes en toi des réminiscences de ton passé de Punk Rocker ? Je pense que ça ne ressort plus vraiment dans ma musique. Je suis en train d'écrire une chanson de protestation mais ce n'est pas vraiment Punk. Mais clairement, c'est dans ma personnalité de ne pas rester calme par rapport à tout cela et d'être anticonformiste. C'est ce qui reste surtout de mon côté Punk : je ne suis pas un conformiste ! Est-ce que la locution « a quiet noise maker » (Ndlr : un calme faiseur de bruit), que tu utilises souvent pour te définir, a quelque chose en rapport avec ce passé ? Tu vois, j'avais tellement l'habitude de jouer du Pop/Rock et ce genre de musique, que quand j'ai commencé mon projet solo, j'étais très heureux que ça soit plus calme et de pouvoir me relaxer. « A quiet noise maker », c'est la conscience d'être calme, de ne plus être stressé. Est-ce que tu penses que ta carrière aurait été différente si tu étais resté en Australie ? (Hésitation)… Ouais… C'est une question récurrente et je ne le sais pas vraiment. Mais je pense que je serais certainement devenu une personne différente. Partir de l'Australie pour les USA il y a 14 ans m'a vraiment aidé à évoluer, j'ai du apprendre très rapidement : la survie, la force, la confiance, toutes ces choses. Ça m'a vraiment aidé, tu vois ? Dans quel endroit étrange rêverais-tu de jouer ? Nous avons joué dans beaucoup d'églises magnifiques. Mais si je devais aller encore plus loin, j'aimerais jouer dans des endroits antiques comme dans des ruines grecques ou romaines. Dans des lieux historiques, ça serait fantastique ! Tu as composé la musique de « Shortbus » et tu apparais même dans le film. Est-ce que tu as fait cela juste pour l'expérience de faire une musique de film ou bien as-tu accepté le projet à cause d'affinités avec le scénario et avec les idées du film, notamment par rapport à la sexualité ? Pour les deux. J'étais un grand fan du précédent film de John Cameron Mitchell, « Hedwig and the Angry Inch », alors quand on m'a proposé de faire la musique pour son prochain film, j'ai été très excité parce qu'il avait une très bonne réputation et que je le savais très talentueux. Et je l'ai été encore plus quand j'ai lu le scénario et que j'ai su de quoi parlerait le film… Je suis pour la liberté dans la sexualité et dans son expression. Et je pense que ce film, pour la somme d'argent avec lequel il a été fait, est très bon pour expliquer cela. C'était un grand honneur d'être impliqué dans ce film. Et c'était aussi très libérateur. C'était une très bonne opportunité parce que grâce à ce film, les gens ont pu entendre ce que je joue. Pour ma carrière, ce fut quelque chose de vraiment magnifique mais aussi d'un point de vue personnel, c'était une superbe expérience. Est-ce qu'il y a d'autres chanteurs avec qui tu rêverais de chanter ? Il y en a beaucoup, en fait. Mais les personnes avec qui j'aurais le plus envie de chanter sont mortes (rires). Il y a un chanteur de jazz, Jimmy Scott. Je l'adore ! Il est toujours en vie mais je pense qu'il est désormais trop vieux pour enregistrer. Je l'ai vu se produire à New-York il y a un an, il était si vieux… Il se déplaçait en chaise roulante et il pouvait à peine chanter. C'est dommage. J'ai ce désir étrange de chanter avec Olivia Newton-John (rires). Parce que je trouve qu'elle est fabuleuse et elle est Australienne. Peut-être est-ce juste quelque chose de sentimental envers l'Australie. Et pourquoi pas Antony Hogarty (Ndlr : chanteur d'Antony & the Johnsons) ou d'autres chanteurs qui auraient, tout comme toi, une voix aigüe ? J'aime Antony, c'est une de mes énigmes préférées sur cette planète. Il est si précieux et si important. Mais je ne pense pas que j'aimerais chanter avec lui parce que les médias font tout le temps une comparaison entre nous et ça serait trop évident. Mais c'est un homme merveilleux et je l'admire beaucoup. Site officiel Scott Matthew - Myspace Scott Matthew Merci à Louis Maréchal pour l'aide à la traduction.
Post? par Quentin |
 FOCUS: On peut lire sur la biographie de Scott Matthew que « sa musique est comme un journal dont il partagerait les secrets avec un cercle d'amis intimes ». Ce jeune homme, qui (…) |
