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ROCK'N GAUME

L'ACTU ROCK EN PROVINCE DE LUXEMBOURG

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INTERVIEWS

23/06/10

PUNISH YOURSELF

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AU SECOURS, J'AI DE LA PEINTURE FLUO PLEIN LES BRAS : PUNISH YOURSELF N'EST PAS LOIN. LES TOULOUSAINS SONT DE PASSAGE EN BELGIQUE À L'OCCASION DU DURBUY ROCK FESTIVAL ET NE COMPTENT PAS FAIRE LES CHOSES À MOITIÉ. EN EFFET, LES MUSICIENS JOUERONT DEUX FOIS AUJOURD'HUI, LA PREMIÈRE AVEC UN AUTRE PROJET, 1969 WAS FINE, DONT ON PARLERA PLUS AMPLEMENT DANS CETTE INTERVIEW. LE GROUPE A RÉCEMMENT SORTI UN NOUVEL ALBUM « PINK PANTHER PARTY », ALBUM CLAIREMENT PLUS MATURE, CE QUI N'EMPÊCHE PAS LE GROUPE DE NOUS OFFRIR UN SHOW SURVOLTÉ, TOUJOURS AUSSI FOU ET PLEIN D'ÉTINCELLES, QUI AURA PLU TANT AUX NÉOPHYTES QU'AUX NOMBREUX FANS QUI LES SUIVENT DANS TOUTE LA FRANCOPHONIE. GAY BOYS IN BONDAGE ! VINCENT, ALIAS VX69, CHANTEUR AU SEIN DU GROUPE, M'A ACCORDÉ UNE PETITE PARTIE DE SON TEMPS DANS LEUR LOGE AFIN DE RÉPONDRE À QUELQUES QUESTIONS POUR ROCK'N'GAUME.

Le son de Pink Panther Party est un peu plus sombre que sur les albums précédents. C'est aussi un album plus mature. Est-ce une évolution logique ?

Oui, c'est surtout qu'on voulait revenir à quelque chose de plus direct que ce qu'on avait pu faire sur les deux albums d'avant qui partaient dans pas mal de directions. Alors on s'est fait plaisir et je pense qu'on a fait plaisir au public. On voulait se recentrer sur quelque chose de plus froid, peut-être un peu plus minimal, c'était extrêmement logique pour nous. C'était un peu un retour à des ambiances qu'on avait déjà utilisées sur les premiers albums, même si on n'a pas refait le même son. On avait besoin de ça, il fallait qu'on recentre le propos sur quelque chose d'un petit peu plus « dark ».

Ce soir, vous jouez juste avant Front 242, c'est un groupe qui a eu une énorme influence sur toute la scène « gothique », au sens large du terme. Jean-Luc de Meyer (NDLR : frontman de Front 242) a même chanté sur un titre de votre album « Gore Baby Gore ». A quel point ce groupe a été important pour vous ?

Front 242 est un groupe qu'on a énormément écouté, ça fait partie des groupes qui nous ont influencés, très clairement. A une époque, on écoutait vraiment beaucoup ça. Je crois qu'on a du mal à imaginer maintenant à quel point Front 242 est un groupe qu'on entendait partout et tout le temps à la fin des années 80, ne serait-ce que dans les boîtes de nuit. En France, Front 242, c'était comme Depeche Mode. C'est vrai qu'ils ont un peu perdu de cette aura commerciale mais il faut imaginer que c'était vraiment un groupe énorme en termes de reconnaissance. Dans cette musique mainstream qu'il y avait à l'époque, c'était tellement audacieux, au-dessus du reste, qu'on ne pouvait que se sentir influencés.

Donc ça a du vous faire bizarre de pouvoir faire un featuring avec un musicien de Front 242, après les avoir autant écoutés ?

Oui, on n'y croyait pas. Ça s'est fait par l'intermédiaire d'un ami commun qui a envoyé un morceau sur lequel on cherchait quelqu'un, car je n'arrivais pas à chanter dessus. Cet ami l'a envoyé à Jean-Luc qui a directement enregistré et envoyé quelque chose. J'ai reçu ça et j'ai cru que c'était une blague, au départ. C'est seulement quand j'ai entendu la voix que je me suis rendu compte que ce n'était pas une blague. On ne s'était jamais rencontrés à ce moment là, la rencontre s'est faite ensuite et c'est devenu un très bon ami.

Le visuel est très important pour Punish Yourself, ça se voit sur scène mais également avec la bande dessinée de Coralie Trinh Thi (« Deep Inside Punish Yourself »). La musique est-elle indissociable des arts visuels ?

Il y a des groupes qui font de la musique sans rien faire de visuel autour et qui sont très bons. Pour nous, et dans le cadre de Punish Yourself, effectivement, la musique n'est pas seule, elle est liée avec d'autres arts. On aurait dit « multimédia » à l'époque, mais c'est un nom qui n'a plus aucun sens aujourd'hui (rires). On a toujours cherché à faire le lien avec les arts visuels, que ce soit le théâtre, la mise en scène, les arts graphiques. C'est peut-être moins vrai avec nos autres projets.

On peut remarquer, en se baladant sur le MySpace du groupe, que vous avez énormément de fans venant de l'international. C'est quelque chose d'assez rare pour un groupe français, vous rendez-vous compte de la chance que vous avez d'avoir cette ouverture vers le monde ?

On se rend compte déjà de la chance qu'on a de vivre de notre musique en tournant en France et aller jouer à l'étranger c'est encore mieux. Mais ceci-dit, on a toujours travaillé de façon à pouvoir jouer à l'étranger, on a toujours eu un site en anglais, on a toujours travaillé dans cette optique. Ce qui nous a valu des réflexions de la part de pas mal de gens en France qui nous demandent pourquoi le site est en anglais. Notre musique n'est pas forcément destinée à un public français même si c'est surtout en France que l'on joue. Ceci-étant, comparé à d'autres groupes français, on joue finalement assez peu à l'étranger. On compense par le fait de beaucoup tourner en France (rires). C'est un peu difficile, dans le sens que c'est une grosse structure. On est 9 sur la route et ça rend les choses un petit peu compliquées. Pratiquement à chaque fois qu'on part jouer en Allemagne ou en Angleterre, on perd de l'argent et ça ne rend pas la chose facile. Mais on y va quand même, d'ailleurs on a une mini-tournée anglaise cet été et un tournée allemande, assez conséquente, en décembre, ainsi que quelques dates dans des gros festivals donc c'est plutôt bien. Peut-être le Japon en septembre, on croise les doigts.

L'organisateur d'un festival français a très récemment été contraint d'annuler la prestation du groupe par les autorités municipales, à cause du côté trop provoc' de Punish, qu'en penses-tu ?

Ce n'est pas la première fois que ça nous arrive. Nous avions été évincés d'un concert parce que la mairie avait absolument refusé notre présence, mais c'était dans une petite ville très encrée à droite, donc ça ne nous avait pas forcément étonné. On a aussi eu un problème de semi-censure à Nice où on nous avait fait signer des décharges disant qu'on ne se montrerait pas nus, ce genre de choses. Nous, on s'en fout complètement. On n'est même pas indignés par cette histoire, ça nous a plutôt fait rire qu'autre chose. C'est tellement minable. Finalement, ça fait presque plaisir de voir qu'il y a encore des gens à qui on fait peur. On a beau croire que le rock est devenu une musique édulcorée qui plait à tout le monde, on peut encore faire trembler plusieurs personnes dans leurs chaumières, c'est plutôt pas mal.

La provocation sexuelle, déjà rien que le nom de groupe, puis les « garçons gays en bondage » (NDLR : en référence à une chanson du groupe), c'est une chose à laquelle vous tenez ? Punish Yourself ne va donc pas s'assagir ?

On s'est relativement assagis depuis assez longtemps, dans le sens où on a démarré en faisant une provocation qui était une arme pour se faire remarquer, et parce que ça nous faisait énormément rire de voir des gens qui ont perdu le côté « second degré » de la chose. « Gay Boys in Bondage », c'est un titre qui vient d'un sketch des Monty Python, par exemple. On n'allait pas continuer à parler que de cul ou de drogue systématiquement. On ne voulait pas s'enfermer dans une espèce d'image qui au début nous plaisait beaucoup. Mais à un moment donné, il fallait en sortir, donc on est passé sur autre chose. Bon, c'est certain, on n'a pas totalement abandonné les thèmes sulfureux (rires), mais ils ne sont pas forcément au centre de toutes les chansons comme ça pouvait être le cas sur les trois premiers albums.

Punish Yourself est un nom désormais très très connu, mais aujourd'hui tu joues aussi avec 1969 Was Fine, est-ce que tu peux nous parler un peu de ce projet moins connu ?

Malgré tous les efforts désespérés que je fais pour en parler à tout le monde, c'est incroyable, c'est comme pisser dans un violon. On a beau envoyer des messages à tous nos amis, ils ne sont toujours pas au courant. 1969 Was Fine est un projet parallèle qu'on a monté avec tous les membres de Punish Yourself, plus une partie de notre entourage, comme notre tour-manager à la basse, un saxophoniste qui a joué sur plusieurs de nos albums, un deuxième bassiste, donc on a un groupe à deux guitares et deux basses. On est un peu 7 sur scène, on est un peu le mini big band du rock'n'roll. C'est plus qu'un projet, c'est un groupe avec lequel on a laissé libre cours à nos tendances plus rock'n'roll garage et aussi new-wave. C'est une musique qui rappelle plus ce qu'on faisait dans les années 70 et dans laquelle on a d'ailleurs complètement éliminé les machines sur scène. Sur album, il y en a encore un peu. Maintenant, en live, c'est totalement organique. Ça nous permet de jouer des choses plus rock que ce qu'on fait dans Punish, de jouer notre musique qu'on aime, de jouer différemment par le fait qu'on n'a pas de peinture etc… Mais sur scène, on bouge quand même autant et on fait beaucoup de bruit.

1969, c'était si bien que ça ?

Non, au contraire, c'est un nom ironique. 1969, c'est la mort du rêve hippie, c'est le moment où on passe de Woodstock en début d'année où tout le monde est beau et gentil à Altamont à la fin de l'année, où les Hell's Angels commencent à poignarder des gens dans le public et où ça se bastonne sur scène. Je suis fasciné par ce basculement dans ce qui allait devenir le bordel des années 70, puis des années 80. C'est une année extrêmement sombre, 1969, c'est un peu ce qui nous a plu là-dedans. En fait, exactement, ça vient du fait qu'on n'avait pas de nom au départ et qu'il fallait absolument qu'on en trouve parce qu'on avait des concerts de prévus. Ça vient des paroles de Skinny Puppy dans lesquelles il est question de l'assassinat de Sharon Tate par Charles Manson. Dès le départ, c'était orienté vers quelque chose d'assez sombre.

Myspace 1969 Was Fine

Myspace Punish Yourself

Propos recueillis par Quentin Chaveriat.

Merci à Vincent, Polo, Mathieu, Cyril, et tout le reste de l'équipe de Punish.

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Post? par Quentin

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