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INTERVIEWS

27/06/10

LABEL FREAKSVILLE - PHANTOM FEAT. LIO

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FREAKSVILLE EST UN LABEL INDÉPENDANT MENÉ DE MAIN DE MAÎTRE PAR BENJAMIN SCHOOS, ALIAS MIAM MONSTER MIAM. LE LABEL A PRODUIT DES ALBUMS DE JACQUES DUVALL, MAIS ÉGALEMENT DE MARIE-FRANCE ET, PLUS RÉCEMMENT DE LIO. UN LABEL QUI MET EN AVANT DES ARTISTES TRÈS INTÉRESSANTS, À DES GALAXIES DE L'ENNUYANTE STAGNATION D'AUTRES LABELS BELGES, MAIS ENCORE TROP PEU CONNU DU GRAND PUBLIC. A L'OCCASION DU VERDUR ROCK, OÙ LES GARS DE FREAKSVILLE PRÉSENTAIENT LEUR DERNIER JOUJOU MUSICAL « PHANTOM FEAT. LIO » DEVANT UN PUBLIC NOMBREUX ET CONQUIS, NOUS AVONS RENCONTRÉ SÉPARÉMENT BENJAMIN SCHOOS ET LIO (VOIR PLUS BAS).

Quelles sont les limites de Freaksville, d'un point de vue musical ?

Benjamin : Il y en a quand même, oui, mais ça reste quand même très hétéroclite. Je suis plutôt à la recherche d'artistes ou de personnalités qui ont leur propre univers. C'est très difficile à définir, mais tu vois par exemple, si je veux faire du rap, je préfère faire quelque chose dans le style de ce que j'ai fait avec King Lee (« Les 400 Blowz de l'enfant raté »), un ancien Starflam qui fait du rap quand même très classique mais avec un esprit plus science-fiction, que faire du rap social. Si je veux faire un disque de blues, je ne ferai pas du blues traditionnel, ou alors du rural extrêmement traditionnel. Avec les autres de l'équipe, on aime bien quand c'est assez ciblé, assez fort artistiquement, direct. Au fur et à mesure de l'évolution du label, des disques de styles de plus en plus différents sortent. On va même avoir un album de style africain avec des musiciens congolais, ainsi qu'un album avec Androïde 80 aux claviers, qui sonnera très pop électro anglaise. Tout ça sort un peu du rock à guitare

Est-ce que les artistes font des demandes pour rentrer dans le label ou est-ce que tu contactes des artistes coup de cœur ?

B. : Généralement, c'est mon rôle de proposer des projets aux autres et puis on crée en collectivité. Je m'occupe de contacter les artistes, par exemple, quand on veut faire un concert avec Lio, c'est moi qui l'appelle. Et quand il y a un projet studio, j'en discute avec les autres évidemment. Ça arrive que je tombe sur des artistes qui ont déjà un disque fait avec parfois peu de moyens, c'est le cas par exemple de Charles Blistin, un des anciens Tellers, qui a fait un disque chez lui très lo-fi, sur un 4 pistes. J'aimais beaucoup sa musique et je lui ai proposé de le sortir tel quel sur le label. C'est vraiment au coup de cœur. J'ai rarement eu des demandes qui se sont concrétisées.

Il y a donc une volonté d'originalité, mais aussi un besoin de se démarquer des autres labels comme Jaune Orange ?

B. : Je ne dirais pas ça, mais eux sont spécialistes dans la musique indé, de l'indie-rock dans un esprit anglo-saxon. C'est une musique que j'ai écoutée aussi, mais on est dans un sentier moins balisé, moins défini. Le label Tricatel de Bertrand Burgalat est plus proche de notre esprit. On est plutôt dans un style de musique en marge, underground, tout en essayant de faire évoluer un peu la chanson en français dans le texte. Le français est quand même une des bases de Freaksville, sans forcément vouloir faire primer le texte avant la musique.

Comment est naît le projet Phantom feat. Lio ?

B. : Ça s'est passé assez naturellement. Freaksville a été créé suite à un concours de circonstances, parce qu'on avait ce disque, « Phantom feat. Jacques Duvall », créé en 2006. On a lancé le label avec l'album parce qu'on ne voyait pas vraiment quelle maison de disque pouvait sortir ça. Suite à ça, on a tourné pas mal et à Paris, Jacques a quelques amis car il a écrit pour Lio, Marie-France, Chamfort, etc… Ces artistes sont venus jouer avec nous sur scène et deux personnes ont vraiment adhérer à 100% au projet, c'est Marie-France, avec qui on a sorti « Phantom feat. Marie-France » en 2008 et puis Lio, qui était venu jouer à Liège avec nous lors d'une soirée Jacques Duvall. Après le concert, on en a discuté autour d'un verre et elle était très enthousiaste, l'idée est venue au même moment, ça n'a pas été plus compliqué que ça. Je lui ai envoyé une chanson que j'ai écrite avec Jacques. Lio était d'accord d'essayer de poser sa voix dessus, elle est venue au studio et ça s'est fait naturellement.

Phantom a eu un impact sur la cyber société car sur Facebook, il y a un groupe intitulé du nom de votre chanson « Ta cervelle est en grève mais ta grande gueule fait des heures sup' » avec plus de 121000 fans, beaucoup plus que sur la page Facebook de Phantom feat. Lio. Est-ce que ce genre de choses vous fait rire ?

B. : C'est bien que les choses circulent. Je suis toujours étonné, par exemple sur ma page Facebook, qui est toujours à la base une page privée mais alimentée par du contenu musical tourne quand même à plus ou moins 50000 visites par mois, avec quand même pas mal d'« amis » que je ne connais pas. C'est un intérêt pour nos personnalités maintenant pour la musique, c'est différent, ça reste underground, même si évidemment, tout le monde connait Lio et que je suis connu par mes activités radio et mes disques précédents. Avec internet, l'échange de fichiers, etc…, tu ne sais pas très bien comment circule ta musique. Tu sais dire ce que tu vends en magasin, les visites que tu as sur ton MySpace, mais finalement, tu ne sais pas dire qui a vraiment l'album et c'est assez magique, même si commercialement, c'est moins avantageux.

Est-ce qu'il y a d'autres artistes avec qui tu voudrais vraiment travailler ?

B. : Il y a beaucoup d'artistes que j'aime bien, maintenant c'est plus souvent né d'une rencontre humaine. J'ai quand même envoyé une lettre à Moe Tucker de Velvet Underground parce que j'aimais vraiment ce qu'elle faisait mais je n'ai pas eu de réponse. Quand il y a vraiment quelqu'un que je pense inaccessible, j'envoie quand même une lettre pour lui dire qu'on existe et parfois on a du retour, parfois pas. Ça a été le cas de Bashung avant qu'il ne décède. Il était très fan de Phantom feat. Marie-France, tout comme Etienne Daho. Il y a des gens qui nous envoient un petit message pour nous dire qu'ils aiment bien et ça fait toujours plaisir, même si ça ne débouche parfois sur rien d'autre.

Freaksville veut vraiment rester indépendant, donc ? Pas question de s'associer avec une major ?

B. : Je n'ai pas forcément d'éthique par rapport à ça. C'est juste que ce qu'on produit n'intéresse pas les majors parce que c'est une musique peu diffusée en radio. Je vois mal quelqu'un d'une major mettre 50000 euros en budget marketing sur un de nos albums. Pourquoi pas s'ils le faisaient mais je ne pense pas qu'à l'heure actuelle ça puisse être le cas. Si un de nos artistes commence à un moment donné à toucher un plus large public, je ne serais pas capable d'en gérer la carrière. Mais on est très loin de ça. Il n'y a pas de plan carriériste par rapport à Freaksville. La priorité, c'est déjà de faire les disques qu'on aime et c'est déjà bien difficile à l'heure actuelle. On a le désavantage de ne pas jouer sur le même terrain et de ne pas être à égalité niveau budget, promo et marketing. L'industrie major est une industrie avec un but principal de rentabilité, avec un chef de produit. On doit rentabiliser nos produits mais on n'a pas tout ce qu'ils ont. On distribue nos disques dans un circuit classique mais on a pour but premier de créer et de faire travailler les gens par la création. Finalement, notre but est plutôt associatif.

Qu'est-ce que la Freaksville Revue ?

B. : En 2006, on a décidé de faire une sorte de cabaret plutôt que d'avoir une soirée label avec 5 ou 6 concerts. On fait un concert avec les mêmes musiciens et chaque chanteur vient chanter quelques morceaux. On trouvait cela beaucoup plus interactif et le côté cabaret collait bien avec notre musique. Ça permettait aussi d'inviter des gens uniquement pour le concert, car chanter un ou deux morceaux, c'est plus facile que d'apprendre un répertoire ; la personne peut venir le jour même, si on a un peu dialogué avant. On l'a fait pas mal, parfois ça fonctionnait, parfois moins. Le public n'est pas très habitué à cette optique cabaret donc on continue à le faire une ou deux fois par an mais on ne tourne plus aussi régulièrement qu'on l'a fait pour le passé avec ce spectacle.

Très souriante, Lio a accepté avec enthousiaste de répondre à nos questions après son concert, faisant attendre les grandes équipes journalistiques, leur rappelant que ce n'est pas parce qu'on travaille pour une grosse boîte qu'on peut se permettre n'importe quoi. Modèle d'intégrité et d'humilité, Lio nous parle de son nouveau projet et se remémore avec nostalgie l'époque de « Banana Split ».

Passer du stade de déesse du Top 50 au stade d'artiste underground, ça fait quoi ? Préfères-tu cette façon de travailler ?

Lio : Il y a des choses très chouettes des deux côtés, l'idée étant de ne se laisser enfermer nulle part. C'est du temps, c'est du travail. Mais je peux dire que là où je me sens le plus en phase avec ma vérité et une réalité, c'est quand je suis avec Phantom. Ça se passe très facilement pour moi parce qu'on a les mêmes références et que je n'ai pas besoin de leur prouver. Dans l'univers des malentendus du succès, comme chez Disney par exemple, tout est fait pour fabriquer l'idole. Pour moi, ça n'a pas été le cas, j'ai un peu débarqué comme un électron libre. Il s'avère que j'ai pris énormément de risques sans forcément tout de suite cataloguer les choses. Après, il a fallu faire avec ses propres réalités. Si tu écoutes mon premier disque, c'est Telex, dont un des membres, Michel Moers, travaille maintenant avec Phantom, tout comme Jacques Duvall qui a écrit Banana Split. Sauf que, ça a fait un tel succès, qu'après j'ai perdu mes repères. Je pense les avoir retrouvés avec Phantom.

Dans « Dites au prince charmant », on pouvait trouver une Lio beaucoup plus posée et mature, tandis que sur l'album de Phantom feat. Lio, il y a un côté beaucoup plus adolescent, plus jeune. Quel est ton élixir de jeunesse ?

Lio : C'est être dans l'instant présent et croire aux rencontres. « Dites au prince charmant », c'était un album très introspectif, d'ailleurs j'ai mis plus de cinq ans à le faire. Ça a vraiment été un long travail. Si Doriand et Peter Von Poehl n'avaient pas tenu bon, j'aurais lâché mille fois. J'allais très très mal à l'époque, j'étais hors-cadre. Avec cet album, j'ai eu l'impression que je fermais la boucle sur toute une période. Et après, tu redémarres et les rencontres arrivent. J'y crois à ça ! Il n'y a pas de hasard ! Je suis très première et très enthousiaste, c'est quelque chose de très adolescent chez moi, d'avoir envie d'y aller même quand j'ai peur. Je me dis que quand je le sens, c'est que quelque chose peut se passer. Le secret, il est là. Tu as tout à fait raison quand tu parles du contraste maturité-jeunesse. « Dites au prince charmant » est un album qui nageait dans une certaine mélancolie, ce qui donne aussi une idée de maturité, qui est effectivement là parce que j'ai quand même 48 ans. Mais ce n'est qu'une partie, car il y a la joie aussi. Tu rencontres un autre groupe et ils trouvent en toi des choses et inversement, c'est un vrai échange. Tu es dans le moment présent et tu ne réfléchis pas plus. L'album avec Phantom, on l'a fait en trois jours, ce qui est aussi une réalité, parce qu'on n'avait pas de sous, mais le résultat est bien parce qu'on était en phase et c'est ce qui a fait que ça a marché.

On sent dans cet album un son assez rock. A quel degré la scène rock t'a-t-elle influencée ?

Lio : Je me suis vraiment bâtie et j'ai démarré avec l'époque du punk-rock. Je suis allé voir les Sex Pistols, les Clash, Siouxsie and The Banshees pour le côté plus gothique. J'avais 15 ans quand j'ai vu Bob Marley à Forest National. Chez moi, j'écoutais Brian Eno, Kraftwerk et David Bowie, mais aussi Elvis Presley, Billie Hollyday, Syd Barret ou encore Velvet Underground. J'ai fais un mélange de tout ça. Quand on est arrivés avec Banana Split, dans mon idée, c'était un petit peu du Little Eva, un peu de Blondie d'avant Heart Of Glass pour le côté rock mais pop. Je voulais rendre cette musique très urbaine, et même joyeuse, parce que tu vois, Brian Eno c'est sombre, Human League c'est sombre. Je voulais ce genre de son, mais en plus ensoleillé.

Merci pour cette interview !

Lio : Mais merci à toi !

                                                         

Je tiens à remercier chaleureusement toute l'équipe de Phantom feat. Lio, principalement Benjamin Schoos pour son ouverture et sa disponibilité, et Lio pour avoir répondu à mes questions avec un enthousiasme touchant d'adolescente.

Je remercie également l'équipe du Verdur Rock, sympathique et très pro !

 

Une brochette de liens pour découvrir les activités du label. SOYEZ CURIEUX, vous ne le regretterez sans doute pas.

Site Officiel du label Freaksville

Myspace de Phantom feat. Lio

Site Officiel de Miam Monster Miam

Myspace de King Lee

 

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Post? par Quentin