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ROCK'N GAUME

L'ACTU ROCK EN PROVINCE DE LUXEMBOURG

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INTERVIEWS

26/10/10

BALTHAZAR

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MAIS QUI EST BALTHAZAR ? LA MÉCONNAISSANCE (RELATIVE) DE CE GROUPE EN WALLONIE EST UNE DE CES ABSURDITÉS DONT SEUL NOTRE PAYS MORIBOND EST CAPABLE. ALORS QUE CES MUSICIENS ORIGINAIRES DE GAND ET DE COURTRAI FONT PARLER D'EUX DEPUIS PRESQUE CINQ ANS EN FLANDRE (ILS SE SONT PRODUITS À WERCHTER ET AU PUKKELPOP…), LA RÉPUTATION DE LEUR TALENT INSOLENT PEINE À PASSER LA FRONTIÈRE LINGUISTIQUE. ICI À L'ENTREPÔT, ON FAIT DONC CONFIANCE À L'INTÉRÊT DU PUBLIC POUR LES BELLES DÉCOUVERTES AINSI QU'À SON OREILLE : ALLEZ VITE JETEZ CELLE-CI SUR LA POP ALTERNATIVE, CATCHY ET FAUSSEMENT DÉSINVOLTE DE BALTHAZAR À L'ADRESSE HTTP://WWW.MYSPACE.COM/BALTHAZARBAND, TOUT EN PARCOURANT CE COMPTE RENDU D'UNE CONVERSATION TÉLÉPHONIQUE AVEC JINTE, CHANTEUR PRINCIPAL DU GROUPE. APRÈS ÇA, DEMANDEZ-VOUS CE QUE VOUS FAITES VENDREDI, ET ATTENDEZ CE WEEK-END AVEC IMPATIENCE.

Balthazar est réputé dans le Nord du pays, mais est moins connu ici. Peux-tu présenter brièvement ton groupe ?

Nous venons juste de sortir notre premier album. Nous l'avons produit nous-mêmes. Avant ce disque, on a joué un peu partout, on a même fait une petite tournée en Afrique du Sud l'an passé ! On a beaucoup joué aux Pays-Bas, parfois à Paris. Puis en mars de cette année, on a sorti un album en Belgique et aux Pays-Bas. On a donc pu y jouer encore beaucoup de concerts, mais en Belgique, c'était surtout en Flandre. On a aussi pu faire Rock Werchter !

Quand est-ce que le groupe a été formé ?

On a commencé quand nous avions 17 ans, en 2004 ou 2005.

Vraiment ? Alors, c'est votre premier groupe ?

Oui, c'est un peu ça. On était des potes de collège. C'est devenu sérieux seulement vers 2006, quand on a gagné quelques concours, comme le prix du public au Humo's Rock Rally. C'est à ce moment là que tout a vraiment commencé. Il y a une radio plutôt importante pour nous, Studio Brussels, qui a commencé à diffuser une de nos chansons, assez fréquemment. Ça nous a permis de beaucoup jouer sur scène. Mais nous ne voulions pas encore faire un album.

Justement, les gens ont donc commencé à parler de vous il y a environ quatre ans, avec ce concours et d'autres comme le Kunstbende. Mais votre premier album, « Applause », n'est arrivé que cette année. Pourquoi avoir attendu autant ?

Comme je te l'ai dit, au début, c'était juste un groupe comme il y en a beaucoup d'autres, sans prétention. Après le Humo's Rock Rally, il était plus clair que nous pouvions faire quelque chose avec ce groupe, et nous voulions vraiment le faire bien. On a commencé avec des single, il y en a eu deux : « This is a flirt » et « Bathroom Lovin' Situations », qui ont plutôt bien marché. Grâce à eux, on a pu faire pas mal de dates, mais on n'était pas encore prêt pour tout un album, on était encore jeune et on ne savait pas encore ce qu'on voulait vraiment faire. On a continué à tourner, et tourner… Jusqu'à l'an passé, où on s'est dit : « ok, maintenant, on sait comment on veut sonner, on sait ce qu'on veut faire ». Et puis on avait aussi gagné en maturité, on s'était écarté des paroles adolescentes. On ne voulait pas regretter notre premier album, c'est pour ça qu'on a attendu pas mal de temps.

Pourquoi avoir choisi de le produire vous-même ?

Parce que Maarten (clavier, chant) et moi avons tous les deux étudié dans une école de musique, un genre de conservatoire, et on a étudié la production. On a donc eu l'occasion d'être en studio et d'essayer des choses, dans le cadre des études. On a été diplômés l'an passé, et il est devenu assez évident que nous allions produire l'album nous-mêmes car nous savions comment le faire. Aussi, nous avions une vision claire de ce que nous voulions faire. Et grâce à ça, on a épargné beaucoup d'argent (rires).

Après la sortie de cet album, vous avez joué sur de grosses scènes, comme à Rock Werchter, au Pukkelpop ou au festival de Lowlands. Quel a été le retour du public lors de ces événements ?

Très bon. C'était surprenant ! A Werchter, on a du jouer tôt, donc on n'a pas joué en même temps qu'un autre groupe. Et même s'il était tôt, il y a beaucoup de gens qui sont venus nous écouter ! Mais à Lowlands et au Pukkelpop, on a joué plus tard dans l'après-midi, il y avait plein de groupes énormes qui jouaient en même temps, on avait peur que le public se dirige vers les autres scènes. Finalement, à Lowlands, il devait y avoir 5000 personnes, alors que The Ting Tings et Jonzi (Sigur Ros) jouaient au même moment ! C'était vraiment cool. Les réactions ont été vraiment bonnes, surtout aux Pays-Bas.

J'ai écouté l'album pas mal de fois, et même si c'est de la pop, j'y ai trouvé des sonorités vraiment personnelles, qui ne ressemblent à rien d'autre. Quelle est la « touche » Balthazar ?

On déshabille beaucoup la musique, on travaille sur des arrangements très dépouillés. Parfois, on n'a besoin que de la batterie et la basse. On travaille beaucoup sur le son des percussions pour le rendre vraiment clair et sec, et groovy, c'est important pour nous qu'il y ait beaucoup de groove. On ajoute ces lignes de basse un peu particulières, qui donnent la direction au morceau. Si tu as seulement ces deux instruments, avec rien d'autre sur le coté pour y mettre la pagaille, comme les guitares ou le piano, tu obtiens un très beau son. Dépouiller sa musique, ça permet d'entendre beaucoup des détails qui s'y trouvent. Ça rend l'ensemble plus subtil. C'est un peu un mix entre une recherche des sons qu'on aime, et un dépouillement des arrangements, pour qu'on puisse entendre tous les détails. Et puis évidemment, on y insère notre propre énergie.

Quand on lit des critiques à propos de votre groupe et de votre album, on trouve les noms et les influences d'Absynthe Minded, qui joue une pop un peu jazz, Arctic Monkeys qui sont plus rock'n'roll ou encore The Streets, qui font du hip hop. Est-ce que Balthazar est un groupe schizophrène ?

Oui, bien sûr, on les mélange tous (rires) ! On ne voulait pas suivre un seul genre. C'est aussi parce que pendant que nous avons écrit ces chansons, en plus ou moins trois ou quatre ans, on a eu beaucoup de périodes où on s'intéressait à un style plutôt qu'un autre. Pendant un moment, on ne faisait que des morceaux électro, à un autre on faisait du hip hop… Mais au final, on ne pouvait faire qu'un album, donc on y a versé toutes ces influences et fait en sorte qu'elles collent ensemble. Tu peux entendre beaucoup de choses dans cet album, il y a des guitares, il y a aussi ce chant qui fait penser aux Arctic Monkeys…  Je ne sais pas vraiment pourquoi, peut-être pour l'accent, qui sonne un peu « lazy »… Il y a les percussions électroniques, comme The Streets… Oui, c'est un peu un mélange de tout ça, dans des chansons pop. Mais nous ne sommes pas schizophrènes, nous savons ce que nous faisons (rires).

Tu viens de dire qu'il y avait un coté paresseux (lazy) dans cette musique. Pourquoi, tu peux m'expliquer ça ? Vous êtes fainéants (rires) ?

Ouais, les choses qu'on aborde dans nos paroles… C'est lié à la vie d'étudiant, vu qu'on l'était tous les deux au moment des les écrire. Je n'aime pas ces chanteurs qui deviennent dingues tout le temps, qui attirent l'attention sur eux en hurlant. J'aime les chanteurs plus paresseux… Et également que nos vies soient un peu « paresseuses », ne se préoccuper de rien, à part les histoires d'amour et ce genre de trucs (rires) ! On a voulu capturer ce sentiment dans le chant. Cela doit être crédible, si tu parles de ta vie, du fait d'être nonchalant, tu dois le faire de la manière qui convient. Mais je ne crois pas que « paresseux » soit le bon terme, il y a un peu plus de subtilité que ça. On est calme, on ne crie pas.

Est-ce que tu connais des groupes du coté francophone du pays ? Quels sont tes préférés ?

Oui, on en connait un peu, et également certains de Bruxelles. Nous avons beaucoup joué avec Nestor !, mais je pense qu'ils ont changé leur nom. On doit encore jouer avec eux en décembre, mais je pense qu'ils ne s'appellent plus comme ça… On va jouer un concert à Fleurus, avec un groupe qui s'appelle Isola, de qui on a vu une vidéo à la télévision. C'est déjà un groupe important. Il y a aussi Girls in Hawaii, bien sûr, de qui on est de grands fans. On connait aussi Piano Club, les Tellers…

Désolé pour cette question, mais vu l'actualité, je ne pouvais pas vraiment faire autrement. Vous allez jouer à Arlon, en Wallonie… Quel est ton point de vue sur la situation du pays ?

C'est une chose étrange. C'est même étrange que nous nous parlions en anglais…

C'est vrai, je ne parle pas néérlandais. Tu parles français ?

Oui, mais pas très bien. Je le comprends, mais j'ai du mal à trouver mes mots. Par contre, notre violoniste est francophone. On se mélange… A propos de la situation, je pense que cela fait longtemps que la frontière linguistique est aussi une frontière culturelle. C'est très dur pour un groupe wallon d'être diffusé sur Studio Brussels, ce qui est important pour être programmé dans certains festivals. Et pour nous, c'est difficile de passer sur une radio comme Pure Fm, par exemple, qui a permis à beaucoup de groupes d'être reconnus en Wallonie.  C'est amusant, parce que certains groupes flamands ont commencé à marcher en France avant que ça ne soit le cas en Wallonie… C'est bizarre, il devrait y avoir plus d'échange. Mais je ne veux rien dire à propos de politique, parce que j'en ai assez de tout ça…

Bien. Tu as parlé d'une tournée en Afrique du Sud. D'où est venue l'idée ?

Nous avons joué à l'Eurosonic, qui est un festival de showcase à Groningen, dans le nord des Pays-Bas. Il y avait un gars, originaire d'Afrique du Sud, qui avait un gros festival là-bas, qui s'appelle le « Okkipokki ». Il voulait nous programmer, on était un peu genre : « Ok, mais… »

Pourquoi pas ?

Voilà, pourquoi pas ? En fait, parce que ça coute beaucoup d'argent. Mais on a réussi à avoir des subsides de la part du gouvernement. On a pu faire une petite tournée, donc ça valait la peine d'y aller, et ça a été amusant ! C'était aussi avant notre album, donc on avait le temps et le loisir d'essayer des trucs, de faire des expériences en tournant. Ça a duré deux semaines, ce n'était pas une énorme tournée. On a joué à Johannesburg, Durban…

Ok. Dernière question, un peu bateau : comment pourrais-tu encourager les gens à venir vous écouter à Arlon ? Quels sont les compliments qu'on vous fait après un concert ?

Habituellement, les gens sont enthousiastes à propos de notre son, de notre esthétique sonore en live. Il y a quatre personnes qui chantent sur scène, ça, c'est plutôt cool, parce que tu ne vas pas t'ennuyer, si tu viens nous voir (rires)… Je ne sais pas, tout va ensemble. Le son, le fait que nous jouons avec tous ces instruments, que nous chantions tous ensemble… Je crois que c'est assez unique, assez amusant.

D'accord, merci beaucoup. Rendez-vous vendredi.

Oui, merci à toi aussi. J'espère que des gens liront ceci et viendront nous voir. Les gens ne nous connaissent pas encore, ils ne nous entendent pas à la radio…

On essaye un maximum de pousser les gens à la découverte… L'Entrepôt fait son possible pour rendre ce genre d'événements possibles, même si c'est parfois risqué.

Oui, c'est vraiment cool d'avoir programmé ce concert. On va donner le meilleur. On est content de venir jouer par chez vous, et de toute façon, on est sûr qu'on y prendra du plaisir.

Site officiel

Myspace

Merci à Jinte ainsi qu'à Tom de Quiet Concerts.

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Post? par Nicolas