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18/02/11

CONTROL (JOY DIVISION TRIBUTE)

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ETOILE FILANTE DE LA COLDWAVE, AU CRÉPUSCULE DES 70', JOY DIVISION A LAISSÉ SON EMPREINTE SUBLIMINALE SUR LE ROCK : UNE PROFONDEUR OÙ ON A ENVIE DE S'ENFONCER, UNE OPPRESSION QUE L'ON RÉCLAME, UNE INTENSITÉ QUI SUBJUGUE, LA FROIDEUR D'UNE COLÈRE LIBÉRATRICE. C'EST TOUT ÇA QUE LE PROJET « CONTROL » VEUT S'EFFORCER NON PAS DE RETROUVER OU ENCORE D'IMITER, MAIS DE RECRÉER À TRAVERS LES INSTRUMENTS, LA VOIX, ET LES CONCERTS, AFIN DE DONNER À SON CRI DE RÉVOLTE DÉSESPÉRÉ CORPS À NOUVEAU.

A quel moment avez-vous connu Joy Division ? Etait-ce une révélation pour vous ou bien est-ce venu petit à petit ?

C'est marrant parce que pour nous deux c'est un peu venu comme ça, on a découvert ça sur le tard, il y a environ deux ans. Parce que ça vient des années 78 à 81 et nous on n'était pas nés. En fait, on naissait quand eux arrêtaient. Maintenant dans le groupe il y a différents âges, il y en a un qui a vraiment vécu cette période là et nous pas, mais dès qu'on l'a découvert, ça a pris tout de suite. Et à partir de là, on s'est dit que c'était évident, qu'on devait faire ce groupe.

Donc vous vous êtes dit, « il faut faire une tribute à Joy Division » et pas aller dans un groupe plus personnel avec des chansons originales ?

Oui c'était vraiment ça le projet et même après, on s'est toujours dit qu'on resterait sur ce projet là, qu'on ne ferait pas de compos à nous.

C'était le but de départ de la formation alors ?

Oui, on s'est rencontré pour ça en fait, Romain avait passé une annonce sur internet. Donc on ne se connaissait pas vraiment au départ, c'était un peu un hasard de se retrouver ensemble. Ceci dit, c'était vraiment ce qu'on voulait donc on était un peu sur la même longueur d'onde.

C'était il y a combien de temps ?

Un an et demi et on a fait notre premier concert ici à l'Entrepôt il y a un an, en mars.

Et depuis, vous avez fait beaucoup de concerts ? 

C'est le dixième aujourd'hui justement !

Donc pour vous Joy Division c'est venu assez tard, mais c'est venu comme ça d'un coup, ou de par la découverte du film « Control » sur la vie de Ian Curtis ?

- Chacun est très différent dans le groupe. Pat, qui est au clavier à vécu dedans, il a eu sa période The Cure dans les années 80 ou il avait les cheveux à la Robert Smith ! Et puis, New Order aussi nous a fort influencés. Quant à Marco, Nico et moi c'est plus sur le tard. Pour ma part j'ai vu une fois une pièce de théâtre où la bande annonce était uniquement du Joy Division, et ça m'a tout de suite plu. En même temps, on est tous conscients que pour nous, aujourd'hui, il n'y a rien qui ressemble à ça. C'est pour ça qu'on a voulu faire ce groupe de cover.  

- Je trouve que Joy Division n'est pas toujours fort accessible, il y a beaucoup de gens qui ne connaissent pas, malheureusement.

Est-il difficile de faire un tribute à un groupe ? Vous êtes vous demandé s'il fallait vraiment les « recopier », ou plutôt ajouter votre touche personnelle ? Ou encore être plus dans le vintage avec une touche moderne ?

C'est un peu des deux, parce que le but n'est pas que de faire des reprises en les copiant. Ça on ne veut pas, parce qu'on fait ça pour prendre du plaisir, et on n'est pas pareil, on n'est pas eux. On adore ces chansons-là et on adore les jouer, mais après on est pas calés dessus. Il faut d'abord maitriser la technique, mais après on se laisse aller. On essaie vraiment de s'imprégner. Par exemple on s'est fait un trip l'année passée, on est parti tout un week-end à Macclesfield tous ensemble, pour revisiter tous les endroits mythiques du film, afin de vraiment s'imprégner de l'ambiance Joy Division, de l'atmosphère.

En te lâchant vraiment sur scène, on voit que tu as vraiment les mêmes mimiques. Je me demandais si tu t'étais inspiré du film « Control » pour trouver ces mimiques, ou est ce que c'était plutôt quelque chose d'instinctif par rapport à la musique que d'adopter cette attitude ?

C'est un peu des deux en fait.

Oui car Ian étant épileptique, certains de ses gestes, n'étaient même pas contrôlés, j'imagine que toi tu ne l'es pas...

- On a essayé pourtant de le faire devenir épileptique, mais il n'a jamais voulu, il refuse catégoriquement !

- Pour en revenir aux gestes, oui, on ne peut pas nier qu'il y a une influence. 

Ce qui est bien, c'est que ce n'est pas surjoué, ça fait plus naturel que quelque chose de contrôlé.

- C'était le but recherché, parce que forcément s'il ne dansait pas comme ça, je ne danserais pas comme ça non plus. Je danse toujours un peu carré quand même, mais c'est le fait de l'avoir vu qui m'a influencé. Le but n'est pas de décomposer les mouvements pour faire exactement la même chose non plus.

- Ce qu'il y a, c'est que si tu fait le truc en copiant, ça fait un peu con, et si tu le fais juste pour dire « c'est cool on le fait », c'est nul, il faut le dire. Il ne faut pas trop calculer non plus. Pour notre part, on est partis des live, notamment celui du 13 juin 1979, qui est une tuerie totale. Et on s'est dit « on doit atteindre ça ». Notre démarche a été de se dire qu'il fallait s'en inspirer pour trouver une sorte d'intensité, qui serait la nôtre et pas la leur, parce qu'on n'est pas anglais, on n'est pas dans les années 80, on n'est pas eux tout simplement. De plus on n'a rien inventé non plus. C'est un peu comme de la musique classique ; quand tu reprends de la musique classique, tu dois te la réapproprier pour en faire quelque chose de nouveau, qui donne quelque chose.

C'est vrai qu'on dit souvent que pour les musiciens c'est parfois plus facile de reprendre des chansons, car ce ne sont que des notes à reproduire ; mais il faut quand même un travail derrière. On voit chez vous, qu'il y a tout ce travail a coté, pour vraiment s'imprégner. 

- C'est comme partout, il faut une cohésion, que la sauce prenne comme on dit. On l'écoute tous les jours, ou presque. Mais il ne faut pas croire que ça vient comme ça, comme une illumination, ça vient avec le temps, à force de travailler sans cesse dessus.

- C'est sur qu'il y a un travail pour retrouver toutes ces techniques, mais une fois que c'est fait, c'est fait. C'est pas ça le plus important, c'est la base, après il y a plein de choses à recoller dessus. Parfois Oli, notre guitariste, s'emballe vraiment en répète, on voit qu'il est dans son monde, très passionné. 

- Le but c'est vraiment d'être dedans. Ce qui est bien avec Joy Division, c'est que soit tu connais, avec les attitudes de Ian, soit tu ne connais pas. Alors pour ceux qui découvrent et qui voient le chanteur danser comme s'il marchait, ils se demandent forcément quoi !

Ta voix est vraiment fort similaire à celle de Ian Curtis. Est-ce à cause de cela que vous vous êtes dit « Joy Division », ou c'est après avoir commencé le groupe que tu t'es mis à travailler, pour atteindre quelque chose de semblable ? Est ce que tu la travailles beaucoup ? 

Donc Romain a lancé l'annonce sur internet, et notamment qu'il cherchait un chanteur. Je me suis proposé, et les autres ont accepté, bien qu'ils ne savaient pas comment je chantais. Parce que le problème avec les live de Joy Divison à cette époque, c'est qu'il y a parfois des trucs élaborés, mais il y a aussi des truc qui ont été retravaillés. Et comme nous on fait une tribute, il faut choisir le bon truc entre les deux. Parfois on fait plus des sons comme en studios, alors que d'autres fois, on aime quand c'est un peu plus brut, surtout en live.

Et sinon, du point de vue prochaines dates, des festivals ou d'autres concerts dans la région ? 

Oui, nous jouons au Donkey Rock à Sélange en Août. Sinon nous avons d'autres dates, plus sur Liège. Au début on était surtout bloqués entre Liège et Arlon, car nous venons de Liège mais notre guitariste vient d'Arlon. Mais on essaie d'élargir un peu. On a aussi fait un concert à Mons donc on a quelques contacts là-bas. Et le must, c'est qu'on a peut être une grande messe Joy Division qui veut réunir tous les groupes covers du monde entier en Angleterre en mai ! Et peut être que nous reviendrons en avril à Arlon, car pour les Aralunaires, ils parlaient de projeter le film « Control » sur écran géant, alors si ça se fait, on sera évidemment présents. Et apparemment Nathalie Curtis (fille de Ian Curtis) viendrait, et ils exposeraient peut être ses photos. Quoique je ne sais pas si elle serait vraiment intéressée de venir, parce que d'un coté, elle ne l'a pas connu, et quand on voit le film ou le livre de sa mère, on devine que Ian n'a pas trop assumé, donc je ne sais pas comment elle prend la chose, le succès de son père et tout ça. Pour en revenir aux concerts, nous avons un Myspace ainsi qu'un groupe Facebook donc on espère que des dates vont se concrétiser d'ici le Donkey Rock. 

Etre un groupe qui reprend les chansons d'un autre groupe, ça signifie avoir moins de renommée, est ce que ça vous a déjà dérangé ?

Non, pas spécialement. Déjà moi, je suis assez étonné par le « succès » que ça a auprès des gens.  C'est étonnant de voir qu'autant de gens connaissent, parce que pour moi, Joy Divison, c'est assez méconnu. Qui plus est un groupe de cover, qui comme tu dis, a directement moins de renommée. Mais ce n'est pas du tout ce qu'on attend. Ce qu'on attend c'est que le public apprécie et réagisse ; tout comme aujourd'hui, on a vu l'évolution tout au long du concert, les gens étaient plus chauds qu'au début. D'ailleurs il y avait un gars de Liège qui était présent aujourd'hui, qui nous suit encore bien et ça, ça fait vraiment plaisir. Evidemment il y en a qui sont là, parce qu'ils ont connus cette époque, ces groupes font partie de leur jeunesse mais ce qui est encore plus chouette c'est qu'il y en a (comme vous) qui ne sont pas de l'époque. 

Je pense que les personnes un peu plus âgées présentes à vos concerts, viennent surtout par nostalgie de cette époque. Ça vous fait quelque chose de les voir autant attentifs à ce que vous faites ?

C'est vrai que quand on lit des bouquins ou sur internet, les gens disent qu'aux concerts de Joy Division, le son était toujours pourri. Et parfois dans les live, ils étaient complètement à coté, il faut dire ce qui est, mais les gens venaient parce qu'il se passait quelque chose ; c'était quand même Ian Curtis. Et nous on se rend de plus en plus compte qu'il faut qu'il se passe quelque chose, pendant qu'on joue aussi. La grosse confusion quand tu fais un groupe de cover, c'est de te prendre pour ce groupe justement, et c'est là que nous on est conscient de ne rien avoir inventé

Est-ce que dans la vie, cela vous prend beaucoup de temps, tout ce travail qu'il faut faire à coté, par rapport à votre vie professionnelle et sociale ? 

Oui un petit peu, c'est sûr, surtout que notre guitariste est originaire d'Arlon donc il faut trouver le temps et l'occasion de passer du temps pour le groupe. Il y a assez souvent un vendredi ou un samedi soir qui part dans une répète. Mais ce sont des répètes de 4-5heures, et avant tout on est content de se retrouver, car on s'entend tous vraiment très bien. Je vais dire un truc très con et très subjectif, mais il n'y a rien d'autre à jouer en cover. Il y a plein d'autres truc qui nous plaisent et qui ont été très bien faits, ça je ne dis pas ; mais ça, ça nous fait accéder à des tas de trucs différents. Mais notre but avant tout est quand même de faire connaître tous les morceaux, même si nous n'arriverions jamais sur un seul concert. Le rêve ce serait de faire un set avec leurs 45 chansons ! Mais les gens ne connaissent pas assez à mon avis, pour supporter toute une soirée de Joy Division. Ils connaissent les groupes qui ont été influencés, mais rarement ceux qui sont à la base de la Cod Wave/New Wave.

Et vous, c'est votre style de musique de prédilection alors, la Cold Wave ? 

Ça dépend, parfois je vais plus vers le début, parfois plus vers la fin. La période post punk n'est pas mal non plus. C'est comme pour tout le monde je pense, il y a des chansons avec lesquelles on a plus d'affinités que d'autres.

- Mais nous, ça reste l'idée qu'on s'en fait, et les gens s'en font également une idée, peut être différente de la nôtre. C'est ça qui est bien, c'est que cela nous permet de nous retrouver dans un truc. Peu de gens les ont déjà vus en vrai, donc ça leur permet de se faire leur propre opinion quant à notre musique. C'est un peu un mythe qui véhicule une idée. Même parfois dans certains de leur live, l'ambiance ne cadre pas vraiment avec cette idée-là, mais il faut que les gens se fassent leur propre idée. Et nous notre but, c'est que les gens rencontrent cette idée là. 

Est-ce que le nom du groupe vous est venu directement ou est ce que vous êtes passés par plusieurs autres noms avant den choisir un ?

Non, en fait on a été sur un site très connu, une grosse référence sur Joy Division, tenu par de très gros fans qui connaissent pratiquement tout. Et sur ce site il y a tous les groupes cover du monde, comme un groupe flamand, dont le nom nous a marqué qui est « Joy de vivre ». C'est certain qu'on a été influencé par le film aussi .

Merci à Nicolas et Romain pour leur disponibilité. Interview réalisée à Arlon par Alizée Villance et Mathilde Haas.

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Post? par losange